Expérimenter des solutions pilotes, qui allient innovation et pragmatisme pour agir à la racine du travail indécent : c’est là que réside l’expertise de RHSF.
Car aucune solution clé-en-main n’existe à ce jour face aux risques de travail abusif des enfants et de travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement. RHSF expérimente donc des solutions pour prévenir les risques avec ses entreprises partenaires et développe des actions de sensibilisation et de formation pour transmettre son expertise auprès du plus grand nombre.
Expérimenter des solutions
Pour prévenir le travail forcé et le travail des enfants et contribuer ainsi à l’Objectif de développement durable (ODD) n°8.7 des Nations Unies, RHSF a lancé le Lab 8.7, son incubateur de solutions opérationnelles.
Avec le soutien d’entreprises engagées et du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, le Lab 8.7 réunit des acteurs pionniers afin d’inventer et de diffuser des solutions nouvelles.
Nous avons montré que c’est possible !
RHSF a vécu une expérience unique d’immersion dans une usine textile chinoise pendant 2 ans.
Récompensée par deux prix internationaux, notre expérimentation a prouvé qu’une amélioration durable des conditions de travail est possible, sans réduire la productivité et la qualité des produits.
Cinq ans après, le système mis en place dans cette usine lui a permis de mieux faire face à la crise du coronavirus.
Cette expérimentation a permis la conception d’un premier modèle de gestion responsable des ressources humaines, qui sera renforcé et complété par nos projets-pilotes en cours.
Nos expérimentations
Forte de l’expérience des experts RHSF, qui, depuis plus de 15 ans, analysent sur le terrain les risques de travail abusif des enfants et de travail forcé, le Lab 8.7 a défini 3 grandes orientations pour les expérimentations menées jusqu’en 2025 dans les chaînes d’approvisionnement de nos entreprises partenaires :
- Protection des travailleurs tout au long du recrutement, via des filières de recrutement équitable
- Éducation et compétences d’avenir dans l’agriculture
- Gestion responsable de la main d’œuvre
Les expérimentations permettront de valider, avec l’appui d’experts académiques et d’organisations internationales, des solutions opérationnelles qui seront diffusées auprès de tous les acteurs concernés.
- Costa Rica
- Chine
- France
- Malaisie
- Province de Taïwan
Constats
- Le travail forcé et le travail abusif des enfants sont toujours aussi prégnants dans les chaînes de production mondiales. Ils sont même en augmentation selon le dernier rapport de l’OIT.
- La problématique est systémique : les travailleurs – quel que soit leur statut – et leurs familles, dans le cas de migrations familiales, sont fortement exposés aux risques quand ils sont peu qualifiés.
A l’origine de ces situations : des contrats différents de la réalité, des frais de recrutement et divers conduisant à des situations de servitude pour dettes, des contraintes exercées sur les travailleurs, des migrations trop peu protégées…
Défis
- Faire évoluer le modèle économique du recrutement, qui ne repose actuellement que sur le paiement des frais par le travailleur (pour un travailleur migrant vers la Malaisie et tenant compte de tous les frais, RHSF observe que les travailleurs payent 4 mois de salaire).
- Réintégrer le coût réel du recrutement de la main d’œuvre sur l’ensemble de la chaîne, en tenant compte des intérêts légitimes de toutes les parties prenantes et en garantissant que chacun des acteurs puisse vivre décemment de son travail au sens de l’OIT.
Les initiatives existantes ne permettent pas de répondre à ces défis. Certaines initiatives réussissent à imposer à l’employeur la prise en charge des frais de recrutement. Mais, le manque de suivi dans le déploiement des engagements ne met pas fin à ces pratiques abusives et surtout, elles ne remettent finalement pas en question le système en place. Dans les faits, le travailleur continue de payer des frais, souvent sous d’autres dénominations.
Notre réponse
Objectif global : prévenir les risques de travail forcé et de travail abusif des enfants dans la chaîne d’approvisionnement légale par la mise en œuvre d’un modèle de filière de recrutement équitable au modèle économique rentable et durable pour l’ensemble des parties prenantes tout au long de la chaîne de valeur.
Objectifs spécifiques :
Dans l’ensemble de la chaîne de recrutement :
- Établir un système qui respecte le droit international et le droit local s’il est plus favorable, et qui est transparent pour tous.
- S’assurer que ce système fonctionne sur un coût plus rationnel économiquement (et non 30 mois de salaire) et supporté par les acteurs qui recrutent la main d’œuvre.
- Garantir la pérennité du nouveau système vertueux mis en place : s’assurer, efficacement et durablement, que les pratiques de recrutement et de gestion des travailleurs sont exemptes de violation des droits fondamentaux.
Constats
- Des difficultés croissantes à attirer et fidéliser les jeunes dans l’agriculture. En France comme dans la culture du café du Costa Rica, l’agriculture est confrontée à une pénurie de main d’œuvre. Face à cette situation, des agriculteurs doivent recruter des saisonniers étrangers et des jeunes, particulièrement exposés aux risques de travail abusif. Ces difficultés de recrutement entraînent également d’autres risques : impact sur le dynamisme de la filière, perte de savoir-faire traditionnels uniques.
- L’agriculture : un secteur très exposé aux risques de travail abusif des enfants. Dans le monde, l’agriculture est le premier secteur touché par le travail abusif des enfants, qui prend de multiples formes. En France, si la situation est tout à fait différente de ce qui peut être observé dans des pays plus exposés aux formes les plus graves, de jeunes saisonniers ou apprentis peuvent être exposés à des travaux dangereux, les plaçant en situation de travail abusif.
Ces situations de travail indécent éloignent encore davantage les jeunes du secteur agricole. On est face à un cercle vicieux : perte d’attractivité et risques de travail abusif se renforcent mutuellement.
Défis
- Développer ou renforcer, en complément des structures existantes, un dispositif éducatif et professionnel qui attire et fidélise les jeunes et les femmes éloignés de l’emploi, en France comme au Costa Rica.
- Au Costa Rica, ouvrir aux enfants des perspectives d’avenir dans l’agriculture et contribuer à briser le cycle de la pauvreté chez les enfants et les familles les plus en difficulté, en particulier migrantes – parallèlement aux actions menées sur la rémunération et les filières de recrutement (voir autres expérimentations).
Notre réponse
Au Costa Rica et en France, dans une démarche de co-construction avec les acteurs locaux :
Objectif global : développer localement, particulièrement pour les jeunes et les femmes, des opportunités d’emploi d’avenir, accessibles et attractives.
Objectifs spécifiques :
- Analyser les savoir-faire agricoles des filières et identifier les compétences et les métiers d’avenir
- Permettre aux enfants de découvrir ces compétences et métiers d’avenir, ainsi que des moyens d’autosuffisance
- Permettre aux jeunes et aux femmes de développer des compétences d’avenir
Pour actionner tous les leviers, les expérimentations « Éducation et compétences d’avenir » sont menées en association avec des expérimentations « Gestion responsable des ressources humaines » et « Filières de recrutement équitable ».
- Costa Rica
- Malaisie
- France
- Chine
Constats
Trop souvent, dans les chaînes de sous-traitance, les employeurs ne perçoivent pas suffisamment les risques de travail indécent auxquels les travailleurs sont exposés.
En conséquence,
- Des travailleurs subissent des atteintes graves, notamment à leur santé, voire se retrouvent en situation de travail forcé, par exemple après avoir payé des intermédiaires pour obtenir leur emploi ;
- Les pratiques des employeurs encouragent les familles à faire travailler leurs enfants pour gagner le minimum vital (rémunération au poids dans l’agriculture, non-respect des cotisations de sécurité sociale…)
Défis
Au cours des 15 années de son engagement sur le terrain, RHSF a identifié 4 principaux facteurs de risques à l’origine de toutes les situations de travail forcé et de travail des enfants. Situés au cœur de la gestion des ressources humaines, ils portent sur :
- la chaîne de recrutement,
- le système de rémunération,
- le dialogue social,
- la santé et la sécurité au travail.
Ces éléments sont si étroitement imbriqués que les tentatives de résoudre le problème en les traitant isolément ont échoué. Il faut donc adopter une approche globale et transversale.
Dans cet esprit, le Lab 8.7 expérimente une méthode de gestion responsable des ressources humaines globale, adossée à son expérimentation de filières de recrutement équitable (voir autres expérimentations).
Notre réponse
Objectif global : protéger durablement les travailleurs vulnérables contre le travail des enfants et le travail forcé.
Objectifs spécifiques :
- Sensibiliser : les employeurs comprennent leurs impacts sur les risques de travail indécent, et les conséquences économiques, sociales et environnementales qui en découlent ;
- Bâtir les fondamentaux : les employeurs testent et valident une méthode de gestion de la main d’œuvre qui protège les travailleurs et les familles. La méthode s’applique à l’ensemble des processus clés qui impactent la prévention des risques : le recrutement, la rémunération, la santé et la sécurité, le dialogue social qui inclut un système de plainte crédible accessible à tous les travailleurs.
Diffuser l’expertise
RHSF partage sa connaissance du terrain et son expertise avec tous les acteurs (entreprises, syndicats, citoyens, acteurs publics…).
Car chacun a un rôle à jouer pour que les droits fondamentaux des travailleurs à l’origine de nos biens et services soient respectés. Il est donc nécessaire de sensibiliser, de former et de diffuser des solutions issues du terrain.
Nous avons montré que c’est possible !
Saviez-vous que des dizaines de millions de personnes dans le monde sont soumises à des conditions de travail relevant d’une forme moderne d’esclavage ? Nous pouvons tous jouer un rôle dans la prévention du travail forcé à notre niveau.
Dans cet esprit, plus de 250 dessinateurs de 65 pays ont répondu au défi lancé en mars et avril 2021 par l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’ONG Ressources humaines sans frontières (RHSF) : et si votre crayon était un outil contre le travail forcé ?
Nos actions
Pour assurer une meilleure détection et une meilleure prévention des risques d’abus des droits humains, RHSF forme les auditeurs, les entreprises (acheteurs, professionnels RSE, RH…), les acteurs publics et politiques et les associations de consommateurs.
Les clés de notre approche :
Une orientation terrain et la mise en œuvre des savoirs au-travers de cas pratiques
Des formations de professionnels testées auprès d’entreprises, d’associations, de représentants d’institutions.
EXPOSITION Regards sur le travail forcé :
Les dessins sont des outils puissants. Sans utiliser de mots, ils rendent compréhensibles des messages complexes et incitent chacun à réfléchir sur des sujets sensibles.
Une sélection des 460 dessins, reçus de 65 pays dans le cadre du concours international de dessins de 2021, est présentée grâce à une exposition itinérante, inaugurée au Palais des Nations de l’ONU à Genève le 8 juin 2022.
L’exposition de dessins peut être prêtée pour vos actions de sensibilisation. Pour plus de renseignements, contactez-nous : contact@rhsansfrontieres.fr
RHSF a pris la décision stratégique d’agir auprès des organisations d’information des consommateurs pour sensibiliser le grand public aux réalités complexes du travail des enfants et du travail forcé et à ses leviers d’action.
Dès 2020, RHSF a initié une collaboration avec 60 Millions de consommateurs, le magazine édité par l’Institut national de la consommation (INC) et lancé les premières actions de renforcement de capacités. Depuis, la collaboration entre l’INC et de RHSF s’est renforcée. RHSF est force de propositions pour l’information des consommateurs à travers un groupe de travail. Des pistes d’actions vont être validées courant 2022 afin d’établir un plan d’action spécifique.