Rapport des Nations Unies sur les formes contemporaines d’esclavage

Rapport des Nations Unies sur les formes contemporaines d’esclavage

Publié le 11 Sep 2019

Le 9 septembre 2019, s’est ouverte la 42ème session du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies. Lors de cette session, Urmila Bhoola, Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines d’esclavage, a présenté son rapport sur les formes actuelles et émergentes d’esclavage. En lien avec ce rapport, il est important de rappeler les différentes mutations socio-économiques et environnementales qui accentueront la vulnérabilité de certaines populations vis-à-vis des violations de leurs droits au travail.

·        L’automatisation, en réduisant le nombre d’emplois, et le développement de l’économie à la demande (ubérisation) vont accroitre le nombre de travailleurs informels (60% des travailleurs actuels dans le monde) et les diverses formes de précarisation.

·        Le changement climatique va impacter, d’ici à 2050, 5 milliards de personnes dans les zones où « les limites historiques de variabilité climatique seront dépassées », provoquant des perturbations économiques et réduisant les moyens de subsistance, notamment des agriculteurs* qui se tourneront vers des emplois peu qualifiés, formels ou informels, en dehors de leur zone de vie (migration de la main d’œuvre).

·        Les perspectives de développement démographique prévoient que « 85,6 % des 25,6 millions de jeunes qui entreront sur le marché du travail dans le monde d’ici à 2030 se trouveront dans les pays en développement et les pays émergents », où l’accès à des emplois décents est déjà limité.

Toutes ces évolutions ainsi que la continuité du modèle économique dominant, les conflits et les inégalités économiques, vont intensifier les flux migratoires. Pour RHSF, ces travailleurs migrants, souvent peu qualifiés, font et feront face inévitablement à de nombreuses violations de leurs droits lors de leur recrutement, notamment via les réseaux d’agences majoritairement organisés autour de l’exploitation de ces travailleurs.

Pour atteindre la cible 8.7 des objectifs de développement durable, il est nécessaire de fédérer les énergies. C’est l’approche qu’adopte RHSF en mettant en place des programmes, notamment sur le recrutement équitable, qui intègrent toutes les parties prenantes pour que chacun, à son niveau, joue son rôle.

La rapporteuse spéciale demande aux Etats et organisations internationales d’allouer plus de ressources et d’améliorer la coordination et la stratégie opérationnelle au niveau mondial. Les Etats devraient renforcer leur législation et améliorer son application pour limiter l’impunité. Les entreprises doivent quant à elles assurer leur devoir de vigilance et plaider pour des investissements n’entrainant aucun risque de violations des droits humains. 

Aziz Ahammout

Responsable opérationnel

RHSF