Dans le cadre de la COP 21, Ressources Humaines Sans Frontières poursuit son engagement contre le travail forcé
Publié le 12 Nov 2015
Le changement climatique : des répercussions alarmantes sur les flux migratoires internationaux
Le prisme de la COP 21, qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 13 décembre prochains, englobe l’environnement mais également l’homme et les atteintes qu’il subit à travers les effets négatifs, souvent dramatiques, liés au réchauffement climatique. Ce dernier, avant même les conflits, est déjà la source première des déplacements des populations. Forcées de changer de région ou de pays, à cause de la désertification des terres, des accidents climatiques, ces populations se retrouvent dans des situations de détresse extrême. Le nombre de migrants climatiques, qui ne cesse de croitre, devrait atteindre 200 millions de personnes en 2050 lorsque les changements redoutés auront pris toute leur ampleur.
« La situation de grande vulnérabilité à laquelle ils sont confrontés expose les réfugiés climatique au travail forcé, note Martine Combemale, directrice de l’association Ressources Humaines Sans Frontières (RHSF), ONG à vocation internationale basée à Toulouse. Aujourd’hui, les chiffres sont alarmants : près de 21 millions de personnes en sont victimes (11,4 millions de femmes et de filles et 9,5 millions d’hommes et de garçons). Près de 19 millions d’entre eux sont exploités par des particuliers ou des entreprises privées et plus de 2 millions par un Etat ou des groupes de rebelles. Parmi ceux qui travaillent pour des particuliers ou des entreprises, 4,5 millions subissent une exploitation sexuelle forcée. Les commanditaires profitent de cette situation et génèrent d’immenses profits illégaux.
Le travail forcé à grande échelle touche notamment les pays asiatiques (Malaisie, Vietnam, Thaïlande, Chine, Indonésie…), les pays du Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Qatar…). En Europe, il existe un risque de plus en plus important dans le secteur de l’agriculture, du nettoyage et de la construction. Il concerne les salariés détachés. Le chantier EPR de Flamanville en est un parfait exemple. De 2008 à 2011, 260 salariés roumains et polonais ont été privés de leurs droits sociaux élémentaires : travail dissimulé, emploi de salariés étrangers sans titre… ».
RHSF : œuvrer au quotidien contre le travail forcé
Créée en 2006 par des professionnels de la RSE et des Ressources Humaines, RHSF, a pour objectif de promouvoir le respect des droits de l’Homme au travail dans toute la chaîne de sous-traitance. La lutte contre le travail forcé La lutte contre le travail forcé et le travail des enfants constitue l’une des priorités de l’association.
Un combat qu’elle mène à travers des actions de terrain en prenant en compte les différents acteurs impliqués dans ce processus : donneurs d’ordre, sous-traitants, salariés, consommateurs, et en tentant de concilier les intérêts légitimes de tous.
« RHSF ne se contente pas de relever les problèmes et de condamner les mauvaises pratiques, explique Martine Combemale, elle agit dans l’accompagnement d’entreprises afin d’améliorer concrètement les conditions de travail ».
RHSF est la seule ONG à être présente, dans le cadre d’un projet pilote, au sein d’une entreprise chinoise. Elle y développe un système de Gestion de Ressources Humaines socialement innovant permettant de réduire les heures supplémentaires sans toucher à la rémunération des employés. Ce projet a remporté en mai 2015 le Prix ATLAS – AFMI (Association Francophone de Management International) – CCMP du meilleur cas de Management International 2015. Récemment, Maisons du Monde a adhéré à RHSF, afin de mettre un place un plan de progrès réaliste et pragmatique sur les enjeux de l’entreprise. En plus de ces nombreux projets Martine Combemale est actuellement au Panama pour réaliser une étude de terrain sur le commerce équitable : « Nous avons lancé une enquête au sein des plantations de café. C’est sur le terrain que nous tirons notre expertise et vérifions la pertinence de nos informations ».
RHSF mène également des actions de sensibilisation avec des actions de sensibilisation avec des actions de sensibilisation avec des actions de sensibilisation avec la création d’expositions pédagogiques la création d’expositions pédagogiques la création d’expositions pédagogiques la création d’expositions pédagogiques. En 2015, elle a lancé un concours international de dessins destiné à lutter contre le travail forcé sous la présidence du dessinateur Plantu Plantu Plantu Plantu. 120 dessinateurs originaires de 47 pays du monde entier y ont participé en proposant un total de 315 dessins. Cette exposition itinérante intitulée « Derrière le code-barres » a connu un fort succès et a sensibilisé le grand public à cet enjeu mondial.
« Magnifiques énergies ! Passionnant travail ! Merci Martine » Plantu, à propos de l’exposition « Derrière le code-barres »
Plantu, à propos de l’exposition « Derrière le code-barres »
« Qu’est-ce qui pourrait être un langage plus universel que les dessins pour illustrer ces situations terribles dans toute leur diversité, et qui permettrait de souligner la nécessité urgente d’une action en faveur des victimes ? »
François Delattre, Ambassadeur de la France auprès des Nations unies à propos de l’exposition « Derrière le codebarres », à New-York
L’exposition itinérante a été organisée à Rome, à l’ONU à New-York, à Paris sur le parvis de l’Hôtel de Ville, à Toulouse, en Turquie… Elle prendra bientôt place au Sénat et au Bourget pour la COP 21.
Dans la conduite de ses projets, RHSF collabore avec des acteurs et des parties prenantes (universités, ONG, syndicats, entreprises, organisations internationales…) pour la promotion des droits de l’homme au travail afin de réduire les risques liés à la sous-traitance. RHSF est également soutenue par de nombreuses personnalités : ambassadeur de France à l’ONU, le collectif Cartooning for Peace, Jiho… et est reconnue par de nombreuses universités (Malaisie, IAE Toulouse, TBS….)…
Récemment, elle est la seule organisation en France est la seule organisation en France à avoir été retenue dans le cadre du projet européen SUSY (Sustainable and Solidarity economy) qui vise à lutter contre la pauvreté à travers l’économie sociale et solidaire. Ce projet est l’occasion pour RHSF de rappeler que plus une chaîne de sous-traitance est courte, moins les risques de travail forcé et de travail des enfants existent. L’Economie Sociale et Solidaire permet, en outre, de lutter contre les changements climatiques qui favorisent le travail forcé.
Cet aspect sera notamment abordé dans le cadre de la 18ème édition de la Semaine de la solidarité internationale lors de la conférence « RSE et COP 21 en Afrique », organisée le 20 novembre et à laquelle RHSF participe. Dans ce cadre, les différents intervenants mettront en exergue les enjeux climatiques et énergétiques en Afrique. Elle se déroulera sous la forme d’une Webconférence à Toulouse Business School. Les conclusions émanant de ces échanges seront présentées par RHSF le 7 décembre lors du salon du Bourget. L’ESS peut être, en effet, un modèle transposable alliant l’impact environnemental et les droits humains.
A quelques jours de la COP21, RHSF souhaite mettre en lumière et sensibiliser les différents acteurs à la problématique du travail forcé. Pour ce faire, l’ONG organise ou participe à de nombreuses rencontres.
RHSF et COP 21 : les événements à venir
- 18 novembre – Débat de la loi sur le devoir de vigilance des sociétés mères vis à vis de leur filiale et de leur sous-traitance.
- 20 novembre – Dans le cadre de la COP21 : conférence franco-africaine par webinaire à Toulouse Business School. Ouvert à tous sur inscription.
- 3 décembre – Procès de la RSE à Toulouse (CCI de Blagnac). Simulation de procès sur la thématique de la RSE autour de 3 actes d’accusation. Débats. Exposition « Derrière le code-barres » Ouvert à tous sur inscription.
- 7 décembre – Exposition « Derrière le code-barres » au Bourget. Conférence donnée par Martine Combemale sur cette thématique.
- 16 décembre – Participation au groupe de travail de l’OCDE sur la chaine de sous-traitance.
- 17 décembre – Conférence au Sénat sur l’esclavage moderne. Présentation de l’exposition de dessins « Derrière le code barre ».