7 juin 2016 – La France s’inscrit dans la lutte contre le travail forcé – L’ONG, Ressources Humaines Sans Frontières donne les outils pour agir concrètement sur le terrain !
Publié le 14 Juin 2016
La France vient de déposer l’instrument de ratification du protocole additionnel à la convention 29 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) relatif à la convention sur le travail forcé. Ce protocole important va désormais renforcer la lutte contre ce fléau mondial qui touche aujourd’hui près de 21 millions de personnes (11,4 millions de femmes et de filles et 9,5 millions d’hommes et de garçons, victimes de traite, asservis pour dettes ou travaillant dans des conditions semblables à l’esclavage). La France est désormais le 6ème pays, après le Royaume-Uni, le Niger, la Norvège, la Mauritanie et le Mali à signer ce protocole. Avec cette ratification, la France s’engage à mettre en œuvre cet instrument international pour lutter contre le travail forcé sous toutes ses formes, y compris la traite des personnes, et vise à protéger les victimes et leur garantit un accès à la justice et à une indemnisation.
« En France le travail forcé se développe dans divers secteurs tels que les travaux domestiques, la construction et dans les métiers de la confection. La lutte contre le travail forcé fait partie de la politique publique : il n’y a pas d’économie possible, ni de progrès social sans le respect des droits de l’homme au travail ! Cette ratification constitue une avancée très importante pour la France et pour notre association. En effet, Ressources Humaines Sans Frontières s’inscrit dans cette dynamique en proposant des outils pour agir concrètement sur le terrain », indique Martine Combemale, directrice de l’association Ressources Humaines Sans Frontières.
L’ONG a récemment publié un guide pratique pour sensibiliser le grand public et donner les outils aux entreprises pour lutter contre le travail forcé, en partenariat avec la Fédération des Droits de l’Homme au Travail. Ce document évolutif, peut s’enrichir de contributions libres provenant des consommateurs, de syndicats, d’organisations et d’acheteurs. Il fonctionne sous la forme de questions – réponses et met en exergue différentes thématiques (le travail des enfants, la chaine de sous-traitance…). Il permet de donner à toutes et à tous des outils pour agir efficacement au quotidien contre le travail forcé.
Ressources Humaines Sans Frontières propose également un livret pédagogique sur le travail forcé destiné aux écoles (en partenariat avec la Fédération des Œuvres Laïques et la Mairie de Toulouse) pour accompagner l’exposition de dessins, réalisée en partenariat avec Plantu, contre le travail forcé et dont RHSF est à l’origine (ce catalogue a déjà été traduit en Anglais et en Italien par Caritas Internationalis au Vatican). L’exposition a déjà fait le tour du monde, elle a été notamment présentée à l’ONU à New-York, en Thaïlande, en Turquie, à Rome, au Sénat en France, à l’Unesco, au Bourget et au Grand Palais lors de la Cop 21.
En parallèle à cette annonce, l’OIT continue sa campagne mondiale pour mettre fin à l’esclavage moderne « 50 for Freedom », et dont Ressources Humaines Sans Frontières est partenaire. Cette campagne a pour but de mobiliser le soutien de l’opinion publique et d’inciter au moins 50 pays à ratifier le protocole sur le travail forcé d’ici à 2018. Le travail forcé touche, en effet, toutes les régions du monde et génère 150 milliards de dollars de profits illicites.